Persépolis gardiennes de la révolution : proposition de plan

Analyse de la planche « Les Gardiennes de la révolution »

(mots ou expressions à savoir définir) 

I] Présentation (l’artiste, l’œuvre, le contexte historique) :

Marjane Satrapi, née en 1969 : Iranienne, dessinatrice, scénariste, réalisatrice. Exilée à Vienne pendant son adolescence, vit actuellement à Paris. Son autobiographie Persépolis (b.d en 4 tomes parue en 2000 + film d’animation réalisé avec V. Paronnaud en 2007) retrace ses années de jeunesse (1979-1994).

Contexte historique :

 - le Shah est renversé par la révolution islamique en 1979 et la « république islamique » est instaurée : peuple privé de liberté, religieux intégristes au pouvoir…

- guerre Iran-Irak (1980-1988).

II] Description de la planche :

- La planche est extraite du tome 2. En 1982 à Téhéran, Marjane vient d'acheter en cachette de la musique américaine.

Elle est arrêtée dans la rue par les gardiennes de la révolution qui lui reprochent sa tenue et décident de la conduire au «comité », le commissariat des gardiens de la révolution.

- Planche composée de 9 vignettes, dessinées en noir et blanc. Le noir domine. Le niveau de langage des gardiennes est familier voire grossier…

- on peut décrire rapidement chaque vignette, en insistant sur le gros plan (basket nike) et les expressions des visages.

III] Analyse.

Comment l'artiste Marjane Satrapi a-t-elle su dénoncer avec humour le régime totalitaire mis en place en Iran ?

Marjane, presque adolescente, est confrontée au manque de liberté instauré par la Révolution islamique. Confrontée aux « sœurs » gardiennes de la révolution, qui lui reprochent de porter des baskets de marque américaine et d’avoir un badge de Mickaël Jakson, Marji réagit avec aplomb et humour. Nous verrons comment la bêtise des gardiennes dénonce le régime totalitaire mis en place, puis en quoi l’humour présent dans cette planche est une bonne arme pour transmettre le message.

I] Dénonciation du régime totalitaire.

C’est à travers l’ignorance et la bêtise des gardiennes, qui représentent l’autorité et l’Etat, que se fait cette dénonciation :

- autorité : les gardiennes dominent graphiquement (couleur noire, taille exagérée par rapport à Marji) / expression des visages : autorité + méchanceté ;

- ignorance : assimilent M. Jackson à la décadence (vignette 5) et la marque « Nike » au mouvement punk (v. 2 : le gros   plan sur la chaussure est en décalage avec ce qui est reproché…) ; / ne connaissent pas Malcom X…

- bêtise, méchanceté : brutales avec Marjane (v. 4, 7, 8) ; vocabulaire vulgaire ou grossier (v. 6, 7) en s’adressant à une enfant ; semblent presque inhumaines (tenue vestimentaire qui dissimule leurs membres et la forme de leur corps).

II] Humour.

Il est présent dans toute la planche :

- dans les cartouches, avec le regard d’adulte ironique de Marjane (moment de l’écriture) : v. 1 : « nous remettre sur le droit chemin » ; v. 2, v. 6 : « à cette époque, M. Jackson était encore noir »…

- dans le contraste entre l’expression méchante des visages des gardiennes et la peur de Marjane (v.5…)

- dans les mensonges énormes faits très rapidement par Marjane, inventive (rythme du dialogue très rapide : v.6)

- dans le fait que les gardiennes (représentant l’Etat) utilisent les mots « petite pute » : la vignette est presque absurde.

--> Dans cette planche, grâce à la satire de la bêtise humaine, nous avons compris que Marjane Satrapi a dénoncé avec humour le régime totalitaire mis en place en Iran. Elle a montré que l’ignorance peut être dangereuse et a dénoncé les dérives liées à la mauvaise interprétation d’une religion.

--> Voici les recherches personnelles que j’ai menées… J’ai choisi cette planche car… J’ai apprécié ce travail (cette planche) car… J’ai eu du mal à comprendre car… Cela me fait penser à… J'ai lu un roman que l'on peut rapprocher de cette œuvre... J’ai été touché(e) par…